Originaire d’Asie, la renouée du Japon (Falopia japonica) a d’abord été introduite aux États-Unis au 19e siècle comme plante ornementale. C’est en 1938 que sa présence a été signalée au Québec pour la première fois.
Les tiges de la renouée japonaise peuvent atteindre une hauteur de 2 à 3 mètres durant une saison de croissance. Ces dernières, creuses et noueuses, ressemblent à celles du bambou d’où l’appellation « bambou japonais ». À la fin de la saison, soit en septembre-octobre, la plante se couvre de fleurs blanc crème.
La renouée japonaise possède également des rhizomes, soit des tiges souterraines, qui peuvent s’enfoncer à plus de 2 mètres de profondeur et à 7 mètres latéralement. Ces rhizomes libèrent des toxines qui limitent l’établissement des autres végétaux. La plante se multiplie davantage végétativement, c’est-à-dire par la création d’un nouveau plant à partir d’une section de tige ou de rhizome. En outre, ces rhizomes peuvent demeurer en dormance dans le sol pendant 10 ans avant qu’ils ne rencontrent des conditions favorables et génèrent un nouveau plant.
Impacts environnementaux
La renouée japonaise est considérée comme une plante exotique envahissante. À ce chapitre, l’Union Internationale de la Conservation de la Nature la classe parmi les 100 pires espèces envahissantes de la planète. Une plante exotique envahissante se définit comme suit : plante provenant d’un autre continent ou d’une région éloignée géographiquement qui s’établit et se multiplie rapidement aux dépens des espèces indigènes.
Ainsi en s’appropriant toute la place et en menaçant la survie des autres espèces par la libération de toxines dans le sol, la renouée japonaise limite la diversité biologique et attaque l’intégrité et l’équilibre des écosystèmes. Sa facilité d’implantation et l’absence d’ennemi naturel semblent la rendre invulnérable…
La renouée japonaise privilégie les lieux humides comme les fossés et les bords de plans d’eau ou encore les sites ou le sol a été perturbé tels les bords de route ou les abords des voies ferrées. Dans les lieux humides qu’elle colonise, sa présence, en plus de menacer l’équilibre biologique, nuit à l’équilibre physique des ruisseaux et des rivières et limite l’accès aux cours d’eau.
De surcroit, la renouée japonaise peut causer des dommages aux infrastructures. Sans toutefois briser des fondations, elle profitera de la moindre fissure pour s’y insérer et on peut parfois voir ses rhizomes percer l’asphalte.
Contrôle
Un consensus se dégage sur la grande difficulté d’éradiquer cette plante. Les herbicides classiques semblent avoir peu d’effets alors que l’excavation des zones infestées apparait comme l’avenue la plus efficace, mais aussi la plus coûteuse. La combinaison de plusieurs moyens de lutte semble une avenue également intéressante, mais il demeure que la lutte contre la renouée nécessite un suivi rigoureux et exige beaucoup de temps et d’énergie.
Réduire la prolifération
Évitez de la cultiver
Évitez de la tondre, car les résidus de tonte favoriseront sa dispersion
Si elle est déjà présente dans votre jardin, éliminez-la le plus tôt possible. Arrachez les jeunes pousses à la main en tirant doucement sur la plantule ou en la déterrant. Si la saison est avancée, mais que la tige n’atteint pas 1 m, creusez des fosses de 1 m de larges et 2 m. de profondeur autour de la plante pour prélever les tiges et rhizomes.
Si elle s’est largement développée, affaiblissez-la par fauchage et arrachage plusieurs fois par été (environ deux à trois coupes, de juin à août) durant quelques années. Placez vos résidus dans des sacs à ordures.
La renouée japonaise ne doit jamais être compostée ou jetée dans la nature. Elle doit être placée dans des sacs à ordures robustes et jetée aux ordures.
Une plante interdite à Baie-Saint-Paul
Il est interdit de cultiver la renouée japonaise à Baie-Saint-Paul ; des actions pour faire respecter le règlement municipal sont prévues.
Consultez le site de la Fédération interdisciplinaire de l’Horticulture ornementale du Québec (FIHOQ) et son programme « Je te remplace » . Les jardiniers amateurs pourront en savoir plus et pour connaître les plantes de remplacement pouvant combler l’espace occupé par la renouée.
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